Je nargue le futur avec ma poésie non aboutie,
Et, si hier, mon rire résonnait de nonchalance,
Le temps fondant à la bougie consume ma vie,
À retardement de la mort, quelques pas de danse.
J‘épingle des nuages sur le papier d’un ciel blanc,
La mémoire soulevée m’isole dans l’indifférence,
Témoin de l’indicible, mes écrits m’enterrent vivant,
Sortira-t-elle de l’ombre, ma belle clairvoyance ?
Mon humeur vagabonde fait son dernier tour de piste,
Un poème inutile pour laisser derrière moi, un regard,
En compagnie de mes images, ne soyez donc pas triste,
Jamais, élan créateur ne fut le fruit que du seul hasard.
Dans un étrange silence, s’unissent songes et réalités,
Que de masques empruntés pour écrire sa seule vérité,
Du cerveau outragé par l’abondance de mots familiers,
Je n’en finis pas de mourir dans l’écho de vous aimer.
Alain Meyer-Abbatucci