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La pente des ans

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Assise sur un banc, une grand-mère de quatre vingt dix ans,

Rongée de douleur, m’a parlé de la mort d’un de ses enfants,
Et, je me suis demandé, pourquoi le temps si béni pour elle,
Lui offre une couronne endeuillée avant son départ au ciel ?

Vivre longtemps pour voir mourir un de ses fils, cadeau cruel !
L’on avance dans le siècle, les jambes un peu plus paralysées,
Telle une ombre menaçante, la maladie autour de nous, veille,
Et, la succession des jours est une promesse dure de regrets.

Avec son cortège de joies et de peines, l’amour enseigne la vie,
Sans menace du bonheur, un orage perdrait l’éclat de son éclair,
Mais, si dans tout ce qui nous rappelle l’être cher, l’on le survit,
Le privilège de l’âge semble un présent venu tout droit de l’enfer.

J’ai vu dans la vitre jaunie des cheveux de la vieille dame un reflet,
Une ombre de quarante quatre années qui s’invitait autour de nous,
Elle ressemblait à l’eau glissant d’une rivière pour rafraichir l’été,
Murmurant dans sa source que la pente des ans soulève des remous.

Si la mer se brise sur des rochers gris, git la belle lueur d’un phare,
De l’autre côté du rivage, les croix superposées récitent des poésies
Nous joindrons leurs chants, le jour venu, dans un joyeux tintamarre,
Ne cherchons point justice chez Dieu, notre destin est un tracé infini.

Alain Meyer-Abbatucci

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