Romance d'esprit

La première fois qu’elle le vit, un dimanche,
Elle tomba, éperdument, amoureuse de lui,
Il semblait si différent, son air rêveur si attachant,

Elle fut charmée par l’élégance de ses manières,
Le timbre de sa voix résonnait tel un écho familier,
Et, ses lèvres sucrées suscitaient la gourmandise.

Elle lui ouvrit tout grand les portes de son cœur,
Pour qu’il rentre dans sa vie et la comble de bonheur,
De la bise à venir, elle respirait son souffle magique

Orage de ses nuits, elle le rêvait, éclair, vêtu de blanc,
Accalmie de ses jours, il était une lumière caressante,
Elle dévorait son image au fil des nuages qui passent.

Vertige parmi les sens, que de voyages sur son corps,
Allongée sur le dos, elle vibrait sous ses soubresauts,
Elle accueillait les râles de son martyr, les bras en croix.

Voilà, ce dont s’imaginait la vielle fille, à la grande église,
Un fouillis de fantasmes au regard d’une femme offerte
Son prêtre était bien de chair, mais son esprit lié à Dieu.

Alain Meyer-Abbatucci