Je suis seul dans la maison et mon âme bien agitée,
La voila, balancée, au vent chagrin de la nostalgie,
Du chemin parcouru, nos ombres se sont mariées,
Pur miroir de nos reflets réunis, la bas comme ici.
Tout me rappelle toi, le tableau prend ton apparence,
Ou ce vase de Venise, déshabillé de toutes ses fleurs,
Les objets, en robe de chagrin, veillent ta présence,
Ils chuchotent que, près de moi, bat ton joli cœur.
Je ferme les fenêtres sans regarder dehors pour te garder,
A quelques distances, tu m’offres les courbes de ton corps.
Tirant les rideaux épais pour te percevoir dans l’obscurité,
Je ne respire plus que ta peau dans la lumière de la mort,
Au mouvement rituel, si parfaitement saisi dans son intensité,
Chaque souffle de mon inspiration saccadée brûle ma chair,
Et si tes lèvres pouvaient happer ce bouillonnement arraché,
Ma sève trouverait sa source même dans le plaisir solitaire.
Alain Meyer-Abbatucci
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Du connu, j'ai tout à apprendre, de l'inconnu, tout à découvrir!