Je m’étais pris à rêver, là, où j’ai pensé aimer,
Et, j’ai couché sur le papier tel un cercle fermé,
Ce qui se voulait éternel mais, alors, est passé,
Mes écrits semblant respirer un air d’inachevé,
Tous ces poèmes dédiés, me faut-il les brûler ?
Funeste poésie conservée reste un fardeau bien lourd,
L’on s’écriait de passion dans l’irrésistible attraction,
S’exaltaient dans l’instant, des déclarations d’amour,
Face à ce qui s’est dérobé, s’accroche encore l’illusion.
Douloureuses révélations pour ma bien aimée,
Car à leur lecture, mon unique se sentit trahie,
De ces saisons non partagées à ses doux côtés,
La trace d’un vieil automne amer qui la meurtrit !
J’ai caressé des soleils sans yeux, en me trompant de cieux,
Et, séché mes plaies dans le pouvoir immense de l’inspiration,
Dans ce miroir d’allégories usitées, un pervers cadeau de Dieu,
Ces rimes d’antan, un fiel de jalousie, sur mes belles créations.
Il ne m’aurait fallu rien écrire, attendre dans le silence, la lumière,
Que ma mémoire efface dans un tourbillon, mes émois languissants,
Et, qu’à l’aube du langage, je réinvente pour mon élue un vocabulaire
Pour seul sentiment véritable, mon aveu d’amour renouvelé au présent.
Alain Meyer-Abbatucci