Si lourd ! Dans cette torpeur environnante, un nuage transpire,
Le bruit d’un ventilo ronronne dans cette pièce jaunie de crasse,
Un blue-jean traine sur une chaise bancale, j’ai du mal à dormir,
Et, mon corps sans toi se dessèche comme une vieille carcasse.
Un petit frôlement de pattes sur le parquet déporte mon cafard,
Et, les images défilent, pure extase de notre première rencontre !
La pluie tombe enfin et à ce jour, mon amour, il déjà trop tard,
Je ressens la douleur de te savoir loin de moi et non tout contre.
Sans toi, je n’ai plus force à vivre et pourtant, il me faut lutter,
Car jamais ne me quittent les parfums de ta fleur sur mon cœur
Ni les saveurs sucrées de nos baisers sur des lèvres ensoleillées,
Dans ce lit si grand, manque que ta place pour un infini bonheur.
Je me souviens du jour où nous étions allés dans cette petite église,
Se dégageait en son sein, un mélange d’encens et de pierres froides,
Si forte était notre foi que les flammes des bougies en furent éprises,
Je prie pour le retour de ta lumière, les jambes de plus en plus roides.
Vais-je enfin pouvoir reposer mes paupières? Dehors c’est déjà l’aube,
Nulle étoile, à part toi, dans cette chambre d’hôtel minable et lugubre,
Si je n’entends de l’orage que l’éclair des soupirs, ta voix qui m’enrobe
Est une mélodie souterraine me nourrissant de mots secrets et salubres.
Maintenant, je dors, les muscles enfin détendus, ici, tout s abandonne !
Sauf toi, ma bien aimée, qui fait partie de la blancheur de mon sommeil,
Mon rêve s'envole sur des monts azurés où les vies exilées fredonnent
Des poèmes à l’amour éternel, et ton âme qui brille au ciel est si belle !
Alain Meyer-Abbatucci